La dernière fois, on vous faisait découvrir
l'Expédition en Vigescie, notre event basé sur de très nombreuses caravanes bravant le désert vigescien et ses multiples dangers pour atteindre Armasdem, la capitale de la région. Eh bien figurez-vous que notre bande de voyageurs est parvenue à clore le premier chapitre, que nous vous invitons
à lire dans son intégralité tant les réponses postées par nos membres nous ont impressionné de clarté, de talent et de justesse.
Et puisqu'on est partageurs, on vous en délivre un extrait :
Au bout d'une longue soirée ponctuée de contes, de partages et le plus souvent de camaraderie, chaque voyageur retrouve sa caravane pour s'emmitoufler confortablement dans les peaux et couvertures que nombre des expéditionnaires ont préparé pour la traversée de la Vigescie. Fatigués mais toujours motivés, c'est pour la plupart avec le sentiment d'un accomplissement à venir que les yeux se ferment finalement, les tours de garde étant principalement portés par le Clan Xorn, qui se fait néanmoins ponctuellement relayer par d'autres caravanes Vigesciennes afin de partager la peine. Et, enfin, les bras divins viennent emporter les quelques âmes encore éveillées alors que tombe sur le campement improvisé un silence presque funéraire - rien, sinon les rugissements des vents glaciaux balayant leurs sables, ne semble perturber les dunes.
Et c'est bien trop tôt pour beaucoup que les caravanes s'agitent alors que l'aube ne pointe même pas encore à l'Est, pas plus de six heures après la fin du repos, lorsque le Clan-Guide annonce le départ. Les vents et le froid se sont calmés, laissant place à une température presque agréable sous un ciel dépourvu du moindre nuage. Comme la veille, la journée comporte son lot de dur labeur : roues qui s'enlisent, pauses nécessaires pour les bêtes, soleil de plomb ... C'est une histoire sans fin qui se répète pour l'Expédition, alors qu'à nouveau la nuit laisse ses premières empreintes sur le ciel aux couleurs déchirées entre le rose et le bleu, bien trop tard du goût de certains.
Et le cycle se répète. Une nuit trop courte. Une journée trop longue. La chaleur. Le froid. La fatigue. La douleur. Les muscles qui menacent de lâcher. Les nerfs à vif. Les engueulades ... La panique, aussi, alors que certains soirs vous entendiez au loin des cris stridents inhumains, perçant les cieux et créant des échos aux sonorités si dérangeantes, douloureuses, qu'elles vous glacent le sang, privent de repos.
« Un Alpha », confirmera l'air inquiet l'un de vos guides, alors que ses compagnons éteignent les feux de l'Expédition toute entière, vous privant de source de chaleur. « Et s'il venait à croiser notre route, espérons que ce ne soit pas un ancien humain. » Soufflant du nez, il lance au public attentif un regard entendu. « Vous ne voulez pas croiser un Chancreux humain. »
Quatorze jours.
Il s'était écoulé près de deux semaines depuis la traversée des portes du continent, et la détermination de la très large majorité était mise à rude épreuve, laissant la résignation et le désespoir prendre parfois le dessus sur la volonté et le courage. Et soudain, cela vous frappe ... Vous n'avez réalisé que la moitié du trajet.