Défense Caro Kann - Mei Lin & Kuruk Zéphyr [21/04/2019]

Zéphyr était assis en tailleur, cheveux attachés, yeux fermés, bras croisés, sourcils froncés, torse nu avec son épaulière. Il avait fait un effort de toilette sans pour autant se plier en quatre. Ses compagnons l'attendaient à l'entrée, derrière le rideau. Il était nerveux, elle avait du retard. Il avait encore du mal à comprendre pourquoi Asifa l'avait choisi. Pourtant c'était un honneur et il tenait ses engagements. Il se remémora une nouvelle fois les instructions et s'efforça d'oublier les remous du bateau volant qui l'avait emmené ici.
Il espérait ne pas tomber dans une embuscade. Son cimeterre se tenait à sa droite, face à lui se trouvait un plateau d'échec et à sa gauche un cadeau. En guise de bonne volonté avait dit Asifa. Il allait devoir offrir un cadeau… cela le rendait furieux. Inspiration… Il entendait presque des râles dans les « carrés », ces espaces confidentiels. Officiellement on venait y jouer à des jeux. Officieusement, il s'y passait tout un tas de choses. Il entendit des chuchotements et un rire. Sa voix grave claqua.

« Taisez-vous. Et restez attentifs. »

Il préférait avoir l'air intimidant que pas sérieux.
Un frémissement des rideaux lui révéla qu'il n'était plus seul. Il ouvrit seulement les yeux pour les planter dans ceux de celle qui venait d'arriver. Impossible de décontracter son visage. Il ne le voulait d'ailleurs pas, il venait de se rappeler pourquoi il les détestait. Il la jaugea donc en silence, quitte à être aussi impoli que brutal dans ses manières. Peut-être était-ce pour ça qu'il avait été choisi. Zéphyr ne se laissait pas marcher sur les pieds.

J'équipais la cape des pauvres et des voleurs, celle-là même de ceux qui ne souhaitaient être vus ou remarqués. Pour une fois, j'avais abandonné ma garde rapprochée, leur donnant pour instruction de m'attendre deux ruelles plus loin. Eux aussi, sur mes instructions, s'étaient habillés pour l'occasion : herres de mauvaise facture sur les épaules et sabres simples à la taille, ils avaient plus l'air de piliers du bar voisin que de soldats nuwa.

D'un pas qui se voulait discret, je rejoignais l'intimidant vigescien aux yeux de braise, de l'autre côté des rideaux. Il m'observait droit dans les yeux, et en son égale je lui offrais la pareille. Nous n'étions pas ici pour nous apprécier, mais pour échanger, travailler. S'il était au moins aussi sérieux que ce qu'on attendrait d'un représentant du Zarath,

« Je suis désolée, je n'ai pas beaucoup de temps devant moi », mentis-je avec mon flegme habituel.

La femme était si frêle... une toute petite femme fine. Elle paraissait fragile... pourtant...elle arrivait en retard et prévenait qu'elle n'avait pas de temps, c'était presque insolent. Zéphyr se força à rester calme. Il n'aurait pas du attendre quoi que ce soit d'autre. Pour les nuwas, les vigesciens étaient des barbares et au mieux leurs domestiques. Qu'il soit à sa convenance n'était absolument pas surprenant... de son point de vue à elle. Mais il comptait bien faire durer l'entrevue aussi longtemps qu'il le souhaitait.
Pour qui se prenait-elle ? Il était autant un hôte de marque qu'elle. Et ses habits de gueuse n'aurait même pas du lui permettre de lui parler comme cela.

"Bonsoir."

Sa voix grave et posée habituelle, avec un fort accent râpeux de Vigescie. Il décroisa ses bras. Il n'avait aucune idée de comment commencer tout cela.

"Je serais direct. Je viens au nom d'Asifa, je suis Zéphyr."

Kuruk se retint de ne pas poser son poing sur son cœur, comme il saluait parfois les siens. Il ne savait s'il en disait trop ou trop peu. Devait-il dire qu'il venait du conclave clanique ? Lui offrir le cadeau ? Et pourquoi un cadeau, c'était une preuve de leur rencontre et cette rencontre devait rester secrète... C'était la première fois qu'il faisait ce genre de choses et il était novice, aussi il préférait rester silencieux.

"Elle désire saluer celle qui vous envoie. Et que nous discutions... de ce royaume. "

Je hochais la tête en guise de seule salutation, comme je le faisais avec tous.

« Lin. Je suppose qu'Asifa vous a déjà dévoilé le nom de ma maîtresse », débutais-je, pour ne pas risquer de révéler son nom. « Son désir de salut est partagé, ainsi que ses craintes. La situation est précaire, dangereuse, et ma maîtresse suppose que, très bientôt, le Royaume opérera ses premiers mouvements. »

Ce type d'exercice n'était, bien étrangement, pas une première pour Mei Lin. Pleinement dans son élément, elle respirait la confiance en soi - un demi-mensonge, étant donné qu'il s'agissait d'un jour sans pour son corps pâle et fragile.

Lin ? Ce nom sonnait étrange. Il supposait que c'était son nom comme il l'avait fait mais avec leurs manières il ne pouvait en être sûr.
Il hocha la tête gravement, si Asifa n'avait pas donné de nom il n'en avait pas vraiment besoin. Il connaissait le grade. Leur grande générale, sous les ordres de l'impératrice était leur interlocutrice. Kuruk ne savait pas s'il détestait plus les silkiens ou les nuwas mais pour l'instant la brindille avait raison. La menace était chez les voisins, les nuwas étaient loin.

"En effet. Leur ego en a pris un coup avec les machines volantes naporiennes. Et leur carburant est composé de cristaux autant que de cette exploitation brumière. Aussi, nous appréhendons leurs prochains mouvements comme vous dites..."

Il prit une inspiration avant de continuer.

"Nous voyons d'un mauvais œil cette nouvelle technologie dans leurs mains. Il est dorénavant important de savoir quelle sera la direction de ces mouvements... Nous avons des raisons de penser qu'ils voudront s'emparer de Naporia."

Pour seule validation à toutes ses paroles, je hochais doucement la tête.

« Nous pensons la même chose. Le seul rempart à une domination aérienne du Royaume est l'existence même de cette compétence à Naporia, en territoire neutre. Retirez la ville de l'équation, et ils n'auraient plus qu'à arrêter toute exportation de bateaux volants pour créer une unique flotte mondiale - peu ou prou ce qu'ils ont déjà fait avec les bateaux des brumes. »

Les sourcils de Kuruk se froncèrent.

"L'indépendance de Naporia est capitale... D'un côté comme de l'autre. Et l'Empire est une menace qui a pour l'instant suffit à dissuader les silkiens de s'en emparer depuis la création des bateaux volants et bien avant. Pourquoi cela changerait ?"

La réflexion derrière les paroles de Kuruk n'était pas vraiment de connaître cette raison mais plutôt de tâter les véritables ambitions de l'impératrice. Les nuwas voulaient-ils récupérer Naporia à leur avantage ? Il n'osait y aller trop brutalement mais finirait par poser la question de but en blanc. Il était hors de question que les vigesciens s'allient avec une nation pour défendre les intérêts d'étrangers. Les vigesciens se battaient pour eux-mêmes et leurs propres intérêts. Ils avaient déjà bien assez à faire de ça.

« L'égo », répondais-je simplement, marquant une pause pour appuyer sur le terme. « Le Royaume Austral s'est fait voler son bien le plus précieux : son capital d'intelligence, celui-là même qui fait la fierté de son peuple tout comme de son gouvernement. Nous soupçonnons fortement que les firmes australes, en perte de vitesse depuis la création des bateaux volants, font pression sur la royauté pour qu'une action soit faite dans le sens d'une invasion de Naporia. Après tout, leur tentative de copie de cette technologie s'est soldée par une demi-victoire, à peine suffisante pour pouvoir concurrencer la cité neutre. Et si les firmes tombent, l'économie australe toute entière s'effondre avec elles. »

Je jetais un bref regard au jeu d'échec, puis au paquet à la gauche de mon interlocuteur, sans plus m'y intéresser avant de reprendre.

« A ce jour, l'Empire s'inquiète de l'équilibre des forces d'Anima. Comprenez bien : Naporia n'est une source de convoitise que depuis qu'elle maîtrise cette technologie. Nous prônons, à l'inverse, le partage de cette dernière : si tout le monde en dispose, personne ne peut s'en inquiéter. Les seuls, à ce jour, à ne pas jouer au jeu avec les mêmes règles, sont les silkiens. »

Il plongea ses yeux dans les siens pendant qu'elle parlait. Il hocha la tête, les sourcils froncés. Ses arguments tenaient la route. S'ils s'adressaient à un convaincu, Kuruk avait voulu les entendre.
Le reste l'agaça. L'équilibre des forces d'Anima, prôner le partage, jouer avec les règles... langue de bois. Ce jeu, c'était l'empire et le royaume qui en avaient décidé les règles. Et l'empire était en train de se plaindre que son compagnon de jeu trichait. L'équilibre d'Anima... Ils voulaient garder leur part du gâteau. Les nuwas pensaient-ils que les vigesciens étaient un pion utile à leur cause ? Les narines de Kuruk se gonflèrent de colère. Il n'aimait pas qu'on se joue de lui. Il la dévisagea avant de prendre la parole, froide et grave.

"Je ne suis pas un diplomate. Et j'ai les intérêts de mon peuple en devoir. Comme vous avez les vôtres. Ne craignez-vous pas plutôt que le Royaume austral décide de vous attaquer après avoir pris Naporia ?"

Evidemment, il savait que la possibilité que le royaume s'attaque aux vigesciens nation moins organisée, pleine de ressources pour leur nouvelle arme, était grande. Mais une alliance était une négociation.

" Et... les silkiens jouent toujours à votre jeu, pour l'instant aucune action n'a encore été faite. "

Il se permit de réfléchir un instant.

"Selon vous, un partage des plans des bateaux volants préviendrait d'un conflit ? Ne serait-il pas envisageable en ce cas de voler et rendre publics ses plans ?"

Pour lui, ce n'était pas une véritable possibilité à envisager. Mais il se devait de soulever ce point.

J'avais manifestement agacé mon interlocuteur, qui avait peut-être su voir entre les lignes des demi-vérités ; il ne fallait pas m'y tromper : il n'était ni bête ni crédule. Au moins n'était-il pas difficile à lire.

« Je suis une diplomate », rétorquais-je paisiblement. « J'ai effectivement les meilleurs intérêts de mon peuple à coeur, et la guerre ne fait pas partie de ceux-ci. Nous sommes convaincus qu'à ce jour, sans les bateaux volants, le Royaume Austral ne compte pas attaquer l'Empire, en raison du danger que vous représenteriez pour eux si nos deux armées en venaient aux mains. Je n'ai pas à vous apprendre comment ils vous considèrent. Et si les petites gens nuwas portent les mêmes préjugés, au moins avons-nous la décence de traiter tout étranger de manière équivalente : nous ne traitons pas mieux les silkiens que les vigesciens sur nos terres. »

J'appuyais mes propos d'un court silence, pour mieux reprendre ensuite le sujet précédent.

« Il est évident que s'ils en avaient le pouvoir, ils nous attaqueraient, mais ils ne l'ont pas. Et à cela, deux obstacles : Naporia et vous. Quant aux plans, si le vol des plans était aussi simple, vous pensez bien que ni eux ni nous n'aurions attendu pour agir. »

Kuruk hocha la tête gravement, il aurait presque souri. Il préférait les choses comme ça. Honnêtes, dans une certaine mesure. C'était donc un remerciement discret et respectueux.
Il comprenait que les silkiens pouvaient craindre une attaque des vigesciens alors qu'ils étaient occupés sur un autre front. Ce qui était malheureusement peu probable, les vigesciens étaient loin de la guerre dans leurs esprits.
Kuruk déplia ses bras et passa ses doigts sur sa barbe, il questionnait l'ordre qu'elle présentait.

"Les silkiens devraient donc commencer par envahir Naporia pour récupérer les plans. Mais cela serait perçu comme une attaque par votre Empire n'est-ce pas ? Et pourtant vous semblez considérer que nous sommes en second dans la ligne de mire, avant vous. A moins que, comme vous le dites, vous et celles que vous représentez, ne comptez pas répondre à une attaque de Naporia car vous ne voulez votre peuple à la guerre."

Kuruk pensa qu'il était impératif qu'ils soient pris au sérieux quitte à être vus comme une menace. Et c'était impossible tant qu'ils restaient mous, pacifiques, et désunis. Kuruk n'aimait pas l'idée de faire la guerre, mais s'il devait en passer par là pour le bien de son peuple, il n'hésiterait pas. Il continua donc, malgré les contradictions du discours de la diplomate.

"Je n'aime pas l'idée que les silkiens attaquent Naporia, malgré notre éloignement, et celle qu'ils détiendraient une arme majeure dans un futur conflit qui nous concerne déjà. Si nous pouvons l'en empêcher, nous le ferons. Cependant... que comptez-vous faire, vous nuwas, pour le prévenir ?"

Il appréciait l'honnêteté brute, apparemment. Le tâtonnement diplomatique trouvait enfin la brèche, dans laquelle il me faudrait me dépêcher de m'engouffrer.

« Nous doutons qu'ils attaquent directement, mais il est évident que les plans seuls ne seront pas suffisants. Ils auront besoin de cristaux, de beaucoup de cristaux, mais nul besoin d'envahir la Vigescie pour ce faire : il leur suffit d'attaquer l'un de vos dépôts ou de vos clans. Cela me peine de le dire, mais ils sont au moins aussi intelligents qu'ils ne le laissent entendre : nous pensons que, plutôt que de risquer d'entrer en guerre avec l'un d'entre nous, ils préféreront s'assurer de leurs ressources avant d'envahir Naporia pour récupérer les plans. Il est donc fort probable que vous soyez leur première cible, car ils vous sous-estiment. Ils l'ont toujours fait, en raison des positions de votre majorité politique. »

Et ils n'avaient pas totalement tort. Haïrs, dans toute sa générosité sans aucun doute sincère, n'avait fait qu'affaiblir la Vigescie en ouvrant ainsi les portes de l'amitié sans réciprocité. Anima n'était pas un monde où la naïveté était permise.

« S'ils attaquent Naporia, nous répondrons, bien évidemment. Et nous nous attendons à la même chose de la part de la Vigescie - bien que nous avons quelques doutes concernant les réactions de Haïrs », ajoutais-je, manipulatrice, pour abonder dans le sens du représentant du Zarath.

Elle touchait un point sensible qui l’éclairait sur la position des étrangers. Ils les voyaient comme plus faibles à cause de ce satané parti de la réconciliation. Il était bien pratique à vouloir s’amender pour … sa propre nature ? Et accepter des négociations en sa défaveur… Des victimes. Voilà ce qu’ils resteraient avec Haïrs à leur tête. Ah ça, ils la payeraient chers la paix. Au prix de clans, de ressources, de dignité…
Il hocha donc la tête.

« Vous avez raison, il ne vaut mieux pas sous-estimer leur fourberie. »

Il ne faisait pas de commentaires habituellement mais il essayait de s’adapter au jeu diplomatique. Le jour se couchait d’ailleurs. Ses yeux le tiraillaient moins et la luminosité s’était abaissée. Il laissa un temps d’arrêt sur la dernière phrase de la nuwa. Ils ne répondraient pas si Naporia était attaquée, ce n’était pas leur front. Il interpella celle qui gardait leur carré puis interrogea la diplomate du regard.

« Voulez-vous quelque chose à boire ? »

Pour lui, il demanda une sorte de thé sorréalais. Lorsque la commande fut passée, il posa la paume de ses mains sur ses cuisses.

« La Vigescie ne répondra pas si Naporia est attaquée. »

Il n’avança pas plus. Cela pouvait dire qu’Haïrs était contre, que lui était contre et les siens étaient contre ou pour. Il préférait ne pas en dire plus.

« Non merci », fis-je simplement, sans plus de précision quant à mes raisons - autant ne pas lui offrir confirmation du peu de confiance que j'avais alors en lui, bien qu'il devait certainement s'en douter.

La Vigescie ne répondra pas ... Parfait.

« Cela m'attriste de l'apprendre », lançais-je, feintant une surprise et une colère contenues. « Et je suis certaine que mes supérieurs le seront également. Il s'agit d'une porte ouverte au plan que nous redoutons, et l'Empire ne peut le laisser se réaliser. » Si le fait avait pour cause la présidence d'Haïrs, je supposais qu'il me suivrait dans ma logique. A l'inverse, s'il s'agissait-là d'une décision du Zarath, je supposais qu'il abonderait dans l'autre sens pour défendre leurs arguments - dans les deux cas, la confirmation que la Vigescie ne se mêlerait pas aux affaires de l'Empire en cas d'invasion de Naporia était une bonne nouvelle.

Kuruk ne tiqua pas. Il reçu sa boisson et en but la moitié en une gorgée, laissant planer le silence. Il posa son verre à côté du plateau d’échec. Puis il hocha la tête, en pleine réflexion.
Sa première phrase n’étonnait pas Kuruk, les nuwas aimeraient avoir un allié dans la bataille pour Naporia. Mais la seconde indiquait clairement que si les vigesciens ne venaient pas, alors les nuwas devaient résister et entrer dans la course pour récupérer Naporia. Que les nuwas et les silkiens s’entretuent ne gênait pas le moins du monde Kuruk, au contraire. Mais il se demandait si c’était une bonne solution de leur laisser la course aux bateaux volants. Être de nouveau marginalisé… Haïrs ne voudrait jamais s’impliquer dans un conflit qui n’était pas le sien.
Mais le Zarath … ? Les liens rapprochés qu’ils entretenaient avec Orokh ne devaient pas jouer. Sûr de rien, il préféra se taire, et changer de sujet.

« Rien n'est joué et nous parlons pour l'instant d'événements qui ne sont pas encore arrivés. Je préfère donc ne pas m'avancer sur les actions des vigesciens mais, vous le savez, Haïrs est pacifique. Il y a un temps pour tout cependant. De la part d'Asifa, pour vous mais aussi celle qui vous envoie. »

En Vigescie, on ouvrait les cadeaux devant la personne, aussi il poussa de sa grande main la boîte boisée vers la diplomate. Il s’efforçait de ne pas paraître nerveux. Il devait faire confiance à Asifa sachant que c'était un test.

J'observais longuement la boîte offerte par le Vigescien, sans oser y toucher. Ne démontrant ni crainte, ni colère, ni joie, je l'attrapais finalement machinalement. « Merci », fis-je finalement sans l'ouvrir ; un servant s'en occuperait pour moi plus tard, à l'abri de tout problème, et surtout le plus loin possible de ma personne.

« Je vous remercie pour vous avoir accepté notre demande de rencontre. Je suis certaine que nous continuerons à nous parler à l'avenir, et que les termes porteront de bien meilleurs auspices que ceux que Haïrs vous propose. »

Rabaissant ma capuche, je me levais lentement, coffret sous le bras.

« A bientôt », lançais-je, espérant son contraire. Le Zarath ne m'inspirait pas plus confiance que les Austraux, et ce n'était pas cette rencontre qui m'avait fait changer d'avis.