Leçon numéro une

2011 - A quelques dizaines de kilomètres du camp de Kuruk

Depuis quelques mois, Kuruk ne pouvait s'empêcher de s'enfuir, le plus loin possible. Lui qui avait été un gamin curieux, taiseux et observateur, il devenait un ado énervé, pressé d'en découdre avec la vie, avec le désert. Les cicatrices sur son corps ne lui suffisait pas. Il voulait le danger, il voulait se battre avec des créatures. Les guerriers de son clan ne lui suffisaient pas, ils étaient trop sages. Kuruk voulait plus loin, plus grand, plus fort. Il voulait en découvrir plus, être grisé.

Alors, pendant que son clan avançait, tous ensemble vers leur nouvelle destination. Il vaquait dans le désert, aussi mortel et dangereux que ça pouvait l'être. En se cachant de sa mère.

Cette fois, il était loin, il pensait à revenir. Ses yeux le faisait affreusement souffrir mais Kuruk se forçait. La douleur ne l'atteignait pas. Ou presque pas...

Il fut alors surpris de trouver une ombre, floue, de loin. Quelqu'un ici ? Cela lui paraissait improbable. D'instinct, il se jeta derrière un rocher, le temps d'en savoir plus.

Un voyage dans le désert, comme je les adorais fut une époque, voilà quelle était mon objectif du jour. A la base, je désirais simplement me balader dans ce territoire, profitant du désert, me remémorant tous ces souvenirs heureux que j'avais pu y passer, toutes ces batailles victorieuses.

Pourtant, alors que j'étais immobile, profitant de ce doux son du sable qui s'envolait, un autre bruit vint déranger ma pseudo méditation. En temps normal, j'aurais probablement ignoré cela, mais il s'agissait en réalité d'un chancreux qui commençait à m'approcher. A vu de nez, il ne semblait pas particulièrement imposant, mais aussi faible soit-il, je n'avais pas pour habitude de les laisser trainer trop proche de moi. Ainsi, d'un geste habile, je vins saisir mon arc, remettant la corde en place avec une grande dextérité avant d'encocher la flèche et de la tirer en direction du corps de la bête.
J'aurais pu le tuer plus rapidement, mais j'avais envie de profiter de lui pour faire quelques "exercices", pour ne pas perdre mon niveau. Les flèches partirent les unes après les autres : les bras, les jambes, le torse, chaque partie importante du corps se faisait cribler alors qu'il approchait de moi.
Finalement, lorsqu'il serait suffisamment proche, je relâcherais mon arc, dégainant mon fléau, le faisant tourner en l'air avant de bondir en direction de mon adversaire. Il était déjà bien affaiblit et c'était grâce à cela qu'en un seul coup bien bien placé, je viendrais lui éclater la tête, dernier organe intact. Le corps tombant, je viendrais récupérer mes flèches sur la dépouille, avant de finalement me relever et rester à nouveau immobile, profitant du silence ambiant.