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Représentant clanique Kuruk Zéphyr - Clans Vigesciens

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Kuruk Zéphyr
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Kuruk Zéphyr

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AcrobatiesSurvieArts et artisanatDéterminationCorps à corpsIntimidationMédecine et soinsSavoir et cultureComédieNégociationCharismeSéductionVigilanceEmpathieCombat à distanceManoeuvreRésistanceNature et dressage

Né(e) en 1992-06-06
Vigescien
Clans Vigesciens
Représentant clanique Kuruk Zéphyr
Possessions et familiers :
Kuruk porte une épaulière gauche, un morceau de tissu noir accroché à son bras droit pouvant faire office de cache œil, un cimeterre du désert long et lourd à la hanche, une cordelette avec dent de chancreux au cou et une bague d'acier à son annulaire droit.
Description physique
Kuruk est plus grand qu'un silkien mais plus petit que la moyenne vigescienne. Il est trapu, sa carrure est impressionnante, ses muscles sont puissants et massifs. Sa peau est grise, et plus douce que la majorité des vigesciens.
Son visage est disgracieux. Ses oreilles en pointe sont abîmées, son nez épaté et retroussé à la fois, 4 dents dépassent fortement de sa bouche et il ne peut la fermer complètement à cause de ça. Ses cheveux qu'il laisse long, ne poussent pas partout sur son crâne, ses sourcils sont touffus et longs, se rejoignant presque. Son front court est volontaire et apporte parfois une ombre à ses yeux. Une barbe noire rallie ses cheveux de part et d'autre de son visage. Ses yeux sont encore ce qu'il a de plus particulier, bleus à l'origine, son œil gauche est désormais recouvert d'un nuage blanc et son œil droit est bleu avec une petite tache blanche en son centre. S'il n'y prend pas garde, son intolérance à la forte luminosité peut faire éclater des vaisseaux dans le blanc de l’œil et ses yeux se couvrent alors d'un voile rouge. Il peut porter un cache œil pour son œil gauche. Et il a souvent un bandeau qu'il utilise dès qu'il peut pour reposer ses yeux du soleil notamment lors de méditations. Il n'aime pas vraiment se trouver en plein soleil et se tiendra plutôt dans l'ombre. Il voit plutôt bien la nuit ou dans des ambiances sombres mais en plein jour sa vision est moindre. Sans protection, sous le soleil, il est globalement aveuglé et a une heure ou deux de répit avant de souffrir de douleurs et ne plus voir grand-chose du tout.
Son corps est couvert de cicatrices plus ou moins grandes et profondes. Ses mains ont la particularité d'être plus douces et fines que d'autres vigesciens. Bien que peu de gens le sachent.
Sa voix, reconnaissable, est grave. Il chante assez bien. Et ne danse pas trop mal non plus, des chorégraphies guerrières vigesciennes.
Niveau vestimentaire, en-dehors de Vigescie, Kuruk s'adapte. Il n'est pas coquet et préfère l'utile au beau. Il ne prend pas un grand soin de son apparence, il sait déjà que beaucoup le considèrent comme laid alors pourquoi essayer ? En Vigescie, il ne porte pas de haut, mis à part ses lanières pour porter ses armes et une protection de cuir et acier partant du trapèze gauche jusqu'au poignet. Il préfère protéger cette partie sur laquelle il sera moins vigilant. Cette protection lui permet de parer un coup et de réduire les dégâts. Le reste est nu lors des chaleurs, la pudeur n'est pas la même sur ce continent chaud. Sinon, il se contente d'armures semi-légères. Il sait néanmoins faire un effort et porter des tenues d'apparat selon la volonté d'Asifa. Il privilégiera des tenues n'entravant pas ses mouvements, typiques vigesciennes et ne supporte pas les couvre-chefs ou capuches.
S'il n'a pas l'air très coquet, il cache un péché mignon : il aime le maquillage et les bijoux. Il arbore des peintures sur le corps et le visage pour souligner ses traits, sa force ou pour faire passer un message. Il possède une collection de bijoux et s'il en porte peu, il les choisit avec soin. Habituellement c'est une chevalière, une bague et un bracelet de bras. Il peut s'autoriser une ou deux boucles d'oreille selon les jours. Il aime la simplicité et cache cette coquetterie.
Description du caractère
Zéphyr est fier. Il a une haute estime des vigesciens et de lui-même et fait preuve d'intransigeance, même avec les siens. Il a des opinions politiques radicales et les assume complètement. Pourtant cette haute estime n'est pas de l'arrogance… il se donne un idéal qu'il veut atteindre et il considère mériter le respect des autres. Il ne supporte ni l'humiliation ni le mépris et n'hésitera pas à répondre à toute offense. Pour autant, il ne sous-estime pas les compétences des autres, mais leur moralité. Convaincu de ce qu'il fait, fervent croyant de la pensée zarathiste, il est raciste et généralise des comportements aux nuwas et silkiens. Homme de parole, Kuruk n'est pas du genre à rompre une promesse, une signature ou une tâche qu'il était en train de faire. Rancunier, il n'oublie pas non plus ses vengeances. Ses objectifs politiques concernant sa nation dépassent de loin sa propre vie ou celle de ses proches en importance. Sa morale, son devoir sont placés au-dessus de tout.

Cette force de caractère amène autant de la rigidité que de la détermination. Zéphyr n'abandonne jamais un objectif. Il est patient mais il fait en sorte d'arriver à ses fins d'un moyen ou d'un autre. Il est très difficile pour lui de revoir son plan de bataille, de battre en retraite, d'abandonner ou de changer d'avis. De fait, Kuruk est sérieux. Il l'est parfois tellement qu'il en devient intimidant. Il y croit tellement fort, il est tellement concentré sur ses buts et ses idées qu'il perd de sa légèreté et de sa chaleur, de manière souvent inconsciente. Il a beaucoup de mal à lâcher la pression et n'en voit pas toujours l'utilité. Pourtant il en aurait bien besoin. C'est pour cela qu'il aime méditer. Car sous cette apparente détermination, Kuruk s'empêche en fait de douter et de trop penser. Il est ordinaire de le voir regarder le lointain comme s'il voyait plus loin, avec un air en colère. Car Kuruk peut être sujet à des coups de colère qui le rendent aveugle et sourd à tout ce qui est autour de lui et qu'il pourrait regretter. Sous ces coups de colère, il est capable de grandes bassesses et la violence est une limite qu'il franchit aisément. Une leçon qu'il peut donner. Tuer gratuitement n'est pas dans ses habitudes, il ne le fait pas avec plaisir mais quand il estime que c'est nécessaire. S'excusant et montrant du respect à ses victimes, sans pour autant faire preuve de pitié ou de bienveillance.

Zéphyr n'est pas qu'une mine morose. Il est en fait, un passionné. Et si ses expériences lui ont appris à se modérer, se concentrer sur un objectif, il cache un véritable cœur d'artiste. Ou en tout cas de grand amoureux de l'art. Il aime discuter, il est curieux et il est attentif. Il se sent régulièrement soulevé par la beauté des paysages, mais aussi celle de la musique. Il apprécie chanter, danser ou même faire des percussions. Cette sensibilité, il la garde pour ses moments de relâchement, rares mais existants. Tant que cela ne l'entrave pas pour le reste. C'est sans doute cette passion qui le rend un peu plus charmant. S'il n'est pas un dragueur excessif, il peut se prêter au jeu de la séduction avec plaisir et retenue. Il peut être romantique et respectueux, à l'écoute de ses partenaires. Elles ne sont pas foule et il les trouve d'autant plus précieuses. Elles sont des moments qu'il chérit sincèrement. Contrairement aux silkiens ou aux nuwas, il voit en égal les femmes et les hommes. Et parfois même les enfants et les personnes âgées. Kuruk peut aussi faire preuve d'un étonnant sens de l'humour, jamais en force mais sur certaines répliques bien placées que ses compagnons ne comprennent pas toujours. Il a un certain faible pour les monstruosités et ceux qui se font moquer, il a toujours ce besoin de les défendre.

Zéphyr est droit dans ses bottes, il est intelligent mais manque parfois de discernement sur les mensonges des autres. Il ne sait lui même pas mentir. Il ne sous-estime pas ses adversaires au combat mais très certainement au jeu de la manipulation. Il ne saisit pas toujours tous les sous-entendus et les niveaux de lecture en jeu.
C'est un être calme en règle générale, mais il suit les siens lors de beuveries, tout en restant raisonnable. Des compagnons loyaux l'accompagnent souvent, dans ses déplacements, ils sont au nombre de quatre mais peuvent être cinq ou moins. Ce sont des membres zarathistes et des membres de son nouveau clan. Il n'aime pas montrer de peur, d'abord parce qu'on compte sur lui, mais aussi parce que cela serait en sa défaveur. Il n'en éprouve pas moins, et ses nuits ne sont pas toujours sereines au vu de certains souvenirs.
Histoire du personnage
Tayira posa son pinceau. C'était là que la fresque s'arrêtait. Abruptement. Son cœur se serra. Elle pensait qu'elle était trop sensible pour cette mission. Raconter la vie de la Vigescie… ça la dépassait. Le fardeau était lourd. Pourtant un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle recula et s'assit. Les ruines étaient sa maison, et devant elle se tenait sa première histoire vouée à rester secrète comme les paroles qu'elle avait recueillies. Elle en était fière, et elle se disait que cette histoire était sa première fois, et qu'elle continuerait. Elle en écrirait d'autres mais celle-ci serait chère à son cœur. Et elle avait hâte de la continuer.
Assise, dans la pénombre que la ruine offrait à la lumière du jour éclatante, elle laissa le vent passer dans ses cheveux emmêlés par la transpiration. Et elle se replongea dans ses souvenirs. C'était simple, il lui suffisait de se rappeler cette soirée, la voix grave et posée de Kuruk Zéphyr.

La première image de la fresque est celle d'une femme au ventre arrondi, bravant les éléments du désert, appuyée sur son bâton marchant envers et contre tout. On ressent presque le vent qui souffle et la dureté de la marche sur ses traits. Son regard est déterminé, il est porté vers ce clan que l'on voit derrière cette dune mais qu'elle ne peut pas voir. Tayira se souvenait de la mère de Kuruk, qu'elle avait rencontré quelques semaines auparavant. Elle se cachait de son fils mais pas seulement. La retrouver avait permis cette première image.


Nour est une jeune femme brillante. Elle a de l'esprit, elle est vive mais forte aussi, une chasseuse hors pair. Elle est la fille de Nassim, le chef du clan Sarkha, du nord venteux. C'est de lui qu'elle tient ses talents. Et aussi sa tête de mûle. Éprise de liberté, la volonté rigide et exigeante de son père l'étouffe et elle se met constamment en conflit avec lui. Quitte à disparaître la veille de son épreuve aux Jeux de la Vigescie. Accompagnée de ses meilleurs amis, elle fait la tournée des tavernes d'Armasdem, parle fort, drague ouvertement et boit sans raison. C'est peut-être l'ivresse, la rébellion d'une jeune femme frustrée… elle se posera la question de nombreuses fois des années plus tard. Mais aucune réponse jamais ne la satisfera. Toujours est-il qu'elle est saoule, qu'elle répond à un défi, qu'elle se laisse avoir par les belles paroles d'un homme à la peau douce et pâle. Il vient directement vers elle, et elle aime se sentir attirante. Il part sans laisser de mot le lendemain. Et la tête de Nour tourne encore de tout cet alcool quand elle arrive dans le stade. Le regard de son père la transperce et elle garde la tête haute. Mais c'est la première fois qu'elle se sent aussi misérable. Nour a envie de pleurer, mais on ne pleure pas dans son clan. Elle décroche la seconde place en lancer de javelot. Son père sourit légèrement, ou du moins elle croit le voir sourire, ses frères et sœurs d'armes la portent en victoire. Entourée jusqu'au soir, elle se sent pourtant si seule. Et sur les remparts, elle retrouve son père et pour une fois, elle apprécie son silence et retrouve un peu d'apaisement devant l'immensité de la Vigescie sous les lunes.

//

Deux mois plus tard, ils se retrouvent tous les deux, sur une falaise du Nord, le vent souffle tellement fort. Il hurle cassant ce silence pesant cette fois. Au moins les larmes sèchent sitôt qu'elles ont coulées. Nassim se tient droit et immobile devant la falaise, il ne la regarde même pas. Mais ses paroles résonnent encore en elle. Je le retrouverai, mais tu dois partir. La honte, la peur, l'humiliation tordent ses entrailles. Elle ne trouve plus la force de se relever. Ses pensées sont aussi mouvementées que les vents qui se battent à ses oreilles. Nour aimerait crier mais elle ne trouve plus d'air.

//

Nour est lente, mais elle sait se défendre. Dans ses yeux une volonté nouvelle, une rage, une force. Elle paraît plus vieille. Le sable la brûle et la fouette, mais elle continue, son épée faisant office de bâton. Son ventre rond la protège. Elle s'en va à l'Est, loin des hommes, loin des siens. Elle s'en va trouver un refuge, trouver du répit, elle s'en va où finit la terre. Cet enfant au creux d'elle, elle ne veut pas qu'il vive dans les tourmentes humaines, elle ne veut pas qu'il sache, elle ne veut pas qu'il souffre, elle veut le cacher, le protéger, elle veut qu'il grandisse entouré d'amour, de bienveillance, du soleil du désert. Elle s'arrêtera à la brume s'il le faut. Heureusement l'enfant choisit d'arriver dans ce clan qui l'accueille.


Sa voix rejoint celle de son fils qui raconte son enfance.


J'ai grandi dans une nature dangereuse et immense sous l'ardent soleil de l'Est. Ma mère était une chasseuse redoutable, tout comme Selgor, le premier chasseur que j'ai toujours considéré comme mon père. C'était le compagnon de Minerka la cheffe du clan Erg. Une bonne cheffe, juste. Je savais que ma mère ne venait pas de là-bas, mais elle est toujours restée vague sur le sujet. Je savais seulement qu'elle venait du Nord. Je ne connaissais rien à l'époque.
Selgor n'était pas aussi fort physiquement que ma mère mais il avait de l'intuition, et ça lui donnait un avantage pour chasser le chancreux. Il était aussi plus doux, plus patient, plus ouvert. C'est avec lui que je passais mes journées dès que je le pouvais. Avec Minerka, ils avaient un fils, un peu plus âgé que moi, Kalmeer. C'était mon meilleur ami mais j'étais jaloux. Il était plus grand, plus fort, plus confiant, plus beau que moi. Avec les autres enfants, il était populaire, tandis que je me posais trop de questions. Cela m'empêchait d'agir, toujours ces questions sur tout. Cela insupportait ma mère. Et je crois que ça me rendait malheureux en un sens. Avoir un esprit toujours en bouillonnement inutile.

Selgor m'a toujours défendu, il m'a cueilli comme j'étais et m'a éduqué avec mes questions et mes doutes. Je l'idéalisais. Il était combatif mais bienveillant. Il me parlait des nations au-delà des frontières, de leurs inventions, leurs histoires, leurs villes et leurs monuments. Il me parlait de la neige, de trésors… de choses qui me faisaient rêver. Selgor était un chasseur mais il s'excusait après chaque mise à mort. Je l'en trouvais d'autant plus puissant. Il respectait ses adversaires sans se soumettre. Avec ma mère, tout semblait toujours une question de vie ou de mort, de colère, de domination.

J'étais encore jeune quand ma petite sœur est née. Elle était la fille de ma mère et du guérisseur aux yeux de sable qui partageait désormais sa vie. Il apaisait ma mère et je l'appréciais pour ça. Il l'aidait à moins boire, à moins céder à ses pulsions, à me montrer qu'elle m'aimait. Le guérisseur savait réconforter, mais restait parfois distant et rêveur. Et il était fragile, incapable de se défendre face au monde hostile. Je l'appréciais mais il n'avait jamais pu égaler Selgor dans mon estime. Je voulais être aussi fort que mon père pour pouvoir voyager, découvrir des mondes merveilleux pour mieux revenir, fonder ma propre famille, retrouver mon clan. Comme lui.


L'image suivante représentait son épreuve. Kuruk a été entouré, il a vécu une enfance heureuse. Il le savait, quand il en parlait, sa voix se faisait douce, presque caressante.


Mon épreuve, que je savais faussée, me paralysait. Tous attendaient de moi quelque chose dont je ne me sentais pas capable. Selgor est venu me voir, il m'a dit des mots qui me sont restés jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est pas ton ennemi qui te vaincra, c'est ta peur. Il avait raison. Comprendre son adversaire, se mettre dans sa peau, ne jamais le sous-estimer, être à égal, savoir ce qu'il faut faire et ne plus se poser de question, agir. Ce frisson qui m'a parcouru et qui me parcourt encore parfois, était autant de la peur qu'un sentiment de puissance. Toute mon humanité se tenait là. Ma détermination était comme un ruisseau coulant dans mes veines.
Car pour moi tout était une lutte, même contre moi-même. J'étais exigeant, sans cesse. Et je savais que mes qualités finiraient par se montrer. Il fallait être patient, comme une chasse. Je suivais donc Selgor partout dans le désert jusqu'à ce qu'il m'ordonne de rentrer. Jusqu'à ce que mes yeux brûlent du soleil.


Les yeux de Kuruk revinrent à Tayira. Ses yeux si particuliers. Ils devaient avoir été d'un bleu comme le ciel, mais aujourd'hui son œil gauche était nuageux, et son droit commençait à l'être également. Son sourire s'évanouit. Elle avait pitié de cet enfant qui s’abîmait la vue sans même le savoir. Ces souvenirs, ce bonheur, étaient aussi la cause de souffrance. Sans doute était-ce la même chose pour tous. Il avait dû subir des moqueries. Tayira, elle, aimait ses yeux fragiles. Elle aimait voir des nuages dans un ciel trop bleu, elle aimait qu'il n'en parle à personne, mais qu'à elle il l'avait fait. Il s'en était fait une raison. Il avait fait le deuil de journées sous le soleil, de ne plus regarder le ciel. Et il les avait encore ses yeux, il s'en satisfaisait.

Mais à cette époque, au début de la fresque, Kuruk n'en savait rien. C'était un pré-adolescent perdu, qui ne savait quelle était sa voie. Hésitant entre son amour pour son clan et son ambition d'aller voir plus loin. Oscillant sans cesse entre l'envie de vivre une vie simple de chasseur moyen et sans histoire à ses mouvements de passion, la musique, le désert qui le transportait, les rêves que Selgor lui avait implanté dans le crâne. Voyager plus loin. Rencontrer les autres.

Le regard de Tayira se posta sur une autre image et ses sourcils se froncèrent. Le souvenir était marquant, effrayant et triste. Les contours du chancreux semblaient prêts à bondir hors du mur, ses dents vous déchiqueter.


Les silkiens sont arrivés au clan avec leurs questions et leur politesse impressionnante. C'est la première fois pour la plupart des vigesciens du clan qu'ils voient des silkiens. Ils leur offrent un grand festin. Minerka et Selgor les entretiennent jusque tard le soir, ils leur montrent le camp. Les silkiens sont à l'écoute et sourient, ils semblent s'intéresser à tout. Selgor est enthousiaste, et Kuruk encore plus. Le guérisseur et Nour se tiennent à l'écart. Kalmeer et Kuruk passent les deux soirées où les silkiens sont là à faire des plans sur la comète. L'excitation est à son comble, Selgor leur promet même d'aller voir un cristal dans le coin. Il leur fait confiance et après tout c'est de l'entraide, ils ont des marchandises.

//

Kuruk, Kalmeer, Selgor et les silkiens sont dans le désert, loin du campement, quand la créature surgit. Un chancreux, seul. Un frisson parcourt le dos de chacun. Il est arrivé en silence, ils sont trop loin pour appeler à l'aide. Il faut combattre. Selgor comprend le danger à l'instant. Il connaît la peur des silkiens mais se placera en premier. Les silkiens ont des lances de bonne qualité, et des arbalètes qui peuvent transpercer la tête de n'importe qui, ils lui ont montré hier. Cela devrait suffire pour handicaper la créature et qu'ils s'enfuient, tirer ne devrait pas les mettre en danger ni les effrayer. C'est une tâche simple pour des non-chasseurs. Le chancreux émet un bruit indéfinissable. Kalmeer à sa droite et Kuruk à sa gauche, Selgor se dit qu'il n'est pas mieux entouré que par ses fils, l'un calme comme à son habitude et l'autre accompagné de son Na'aji, excité et terrifié. Il a donné ses ordres, ils se tiennent prêts.
Kuruk a mal aux yeux comme souvent, le soleil est de face et il l'éblouit. Il se retourne alors que le chancreux s'apprête à attaquer Selgor.

Il cligne des yeux et met un temps avant de comprendre. Il ne voit pas d'arbalète. Il voit le dos des silkiens qui s'enfuient.

Ils s'enfuient. Il le crie à son mentor, celui qui lui enseigne la chasse depuis qu'il est petit, son père. Le chasseur se retourne en esquivant, il les cherche du regard. Son regard éberlué et un appel dans la gorge sont les dernières choses que ses deux fils voient avant que des griffes d'un de ses tentacules lacèrent son cou. Le cri se noyant dans le sang, se transformant en un râle. Son regard surpris devint vitreux. Kalmeer lance son na'aji et essaie de récupérer le corps de son père déjà mort. Kuruk se lance dans un assaut inespéré pour couper une patte, puis une autre. Les vigesciens sont les meilleurs chasseurs de chancreux, il a déjà fait face. Mais pas à deux contre une créature. Il va mourir, là. Lui qui avait tant de choses à faire. Il va mourir et retourner au sable. Une peur lui tord les entrailles. Il va mourir parce que des étrangers les ont abandonné. Ils leur ont fait confiance, et ils sont partis. Ils les ont abandonné à une mort certaine pour sauver leur propre vie. Et Selgor, Kalmeer et lui vont mourir, par sacrifice. Mourir par sacrifice pour des inconnus. Ça n'a aucun sens. Il ne peut pas mourir comme ça. Pas lui. Son calme apparent laisse alors un hurlement de colère sortir de son corps. Même la créature s'arrête à peine une seconde de déchiqueter le familier de Kalmeer, curieuse. Cela réveille Kalmeer, qui lâche son père, des larmes dans les yeux. C'est le combat pour la vie. Chaque minute compte.

//

Les guerriers surgissent et entourent la créature qui n'a aucune chance. Ils sont méthodiques, mortels. Cela se sent. Les lances volent. Les guerriers, et leur Z peint en bleu sur leur torse, leurs peintures de guerre, achèvent la créature en un éclair. Ils prennent les blessés sur leur na'ajis et le corps du mort pour les rapporter à leur clan.

//

-Comment peux-tu leur fermer ta porte ? Ils ont sauvé ton fils !

-Ils ont sauvé le tien pas le mien et Selgor ne l'aurait jamais voulu !

La discussion est close, Nour s'apprête à ajouter quelque chose mais une main sur son épaule l'en empêche.

-Nous avons l'habitude ne vous inquiétez pas.

Nour ravale sa rage et sa colère et retourne au chevet de son fils, miraculé, stable. Son guérisseur est parti voir Kalmeer en plus piètre état. Il a déjà dit qu'il risquait de devoir amputer.

-Comment vous remercier ?

-Nous ne voulons pas de remerciements, c'était normal d'agir ainsi. Nous voulons que … plus personne ne vive ce genre de situation.


Tayira soupira. Les zarathistes… Ils n'étaient pas les bienvenues partout. Minerka avait sans doute perdu son bon sens. Ne pas accueillir les sauveurs tout en ayant accueillis les silkiens… Pour un adolescent comme Kuruk, c'était synonyme d'injustice. Elle se souvenait encore de la flamme dans ses yeux. Lui qui avait été éduqué dans la confiance, la bienveillance, l'amour des autres… Selgor l'avait peut-être trop rendu naïf, trop bienveillant. Il aurait du être plus neutre. Mais Tayira était une archiviste, elle n'avait pas de jugement à rendre sur qui que ce soit.

Kuruk avait été un enfant traumatisé, un adolescent rebelle et en colère. Son père était mort, il le considérait assassiné, son meilleur ami perdait ses jambes et sa vocation. Elle trouvait cela évident qu'il quitte son clan. Ses yeux avaient été l'excuse la plus évidente, le guérisseur l'avait accompagné à Armasdem et il ne devait revenir chez lui que des années plus tard. Elle l'imaginait perdu, triste, en colère, réfléchissant encore à ce qu'il se passait. C'était pour cela que l'image le montrait seul au milieu de la ville. Il avait expérimenté ce que c'était de grandir et en ville en plus de ça, lui venu du grand Est. Ce qui changeait dans son environnement n'était après tout qu'un reflet de ce qui changeait en lui. Ce que les guerriers zarathistes avaient planté en lui. C'était pour cela aussi qu'elle l'avait peint avec cette graine dans le cœur, le poing serré.

La scène suivante, c'était celle de sa rencontre avec Asifa. Tayira ne put retenir un rire étouffé en y repensant. Kuruk au grand ego, Kuruk l'adolescent rebelle qui croyait avoir tout vu, rencontrant quelqu'un à qui il n'arrivait rien à répondre, il avait l'expression de celui qui se retrouvait le cul par terre. Elle avait dessiné Asifa peut-être plus belle qu'elle ne l'était. Tayira aurait aimé raconter l'histoire de cette femme mais ce n'était pas encore de son niveau. Elle restait fascinée par elle, autant qu'elle la jalousait et qu'elle en avait peur. Le pouvoir qu'elle avait sur Kuruk était grand et Tayira se méfiait.

La voix grave du conteur chantait encore aux oreilles de Tayira, mélodieuse. Il en avait fait des découvertes à Armasdem en y restant. Il avait appris l'histoire de son peuple, comme un archiviste avant l'heure… mais pour lui, impossible de rester neutre et secret. Et impossible de vivre en ascète. Tayira l'enviait pour cette liberté. Découvrir son désir et … les premiers rejets sans aucun doute. Kuruk était fort, musclé, et … laid. Il devait dégager la même énergie intimidante avec son air fermé et sérieux. Mais il pouvait être charmant quand il s'en donnait la peine, et passionné, et inspirant, et ses mots touchaient le cœur. Tayira s'égarait encore… Elle se força à revenir sur sa fresque. Le rapprochement avec les zarathistes, elle l'avait représenté par un entraînement. Quand il douta d'elle, du mouvement, elle l'envoya à Naporia. L'archiviste se souvenait qu'il avait dit qu'il y était allé de son plein gré, mais elle savait aussi qu'il y avait été fortement encouragé, les zarathistes jouant sur son besoin de voyager et de découvrir le monde pour l'emmener, sans aucune préparation face à ce choc culturel. Il n'avait que les discours haineux et une éducation naïve. Il était tenaillé… et si quand il racontait son épopée jusqu'à Naporia, il était assez drôle, Tayira savait que le choc avait été rude. Tellement rude que la graine avait grandi. La route était représentée par une halte dans les bois où il bouillonnait de colère, où les silkiens le fuyaient pour sa monstruosité.


La route a été longue, éreintante. Loin de la chaleur de mon pays, je devais porter de la fourrure que je trouvais désagréable. Il pleuvait, c'était désagréable. L'air était humide, j'avais l'impression qu'on ne respirait pas bien. Et, je devais admettre que Selgor, Minerka, tout le clan Erg se trompait. Tout ce qu'on m'avait appris. Je traversais de magnifiques paysages. A peine plus dangereux que la banlieue d'Armasdem. Ça c'était donc vrai. Mais ces pourceaux à la peau pâle et rose. Qui ne supportaient pas la chaleur, le froid, qui étaient fragiles comme des enfants… ces gens que j'essayais de rencontrer… ils fuyaient littéralement. J'étais plus grand qu'eux, plus fort qu'eux, plus gris… les adultes baissaient le regard, gênés, les enfants partaient en courant et certains pleuraient. Des commerçants refusaient de me vendre leur marchandise. C'était donc cela la peur des vigesciens. L'humiliation était comme une blessure qui ne se refermait pas. On me voyait comme un monstre, on chuchotait chancreux quand je passais, on pensait que je ne parlais pas la langue. J'avais été si naïf. Le choc passé, je me révoltais. Je ne laissais plus rien passer. Ils me comparaient à une créature chancreuse mais n'avait aucune idée de ce qu'elles étaient vraiment. Je rêvais parfois de lâcher nos chancreux sur ce continent. Et soudainement je n'avais plus peur des chancreux, je n'en cauchemardais plus. Ils étaient moins des monstres que ceux à l'allure angélique que je voyais.

Naporia était l'apogée de ce cauchemar. Si l'air avait été désagréable avant… il était irrespirable dans la ville. J'ai vu les vigesciens traités comme des esclaves. Eux, qui brillant dans le soleil du désert combattaient les chancreux, eux dont le corps était fort, qui résistaient au chancre, eux qui avaient vaincu Armasdem, qui avaient survécu à la destruction de leur nation… vivaient et mourraient à genoux dans des atmosphères irrespirables à la solde de nuwas et de silkiens. Rien que d'en parler, je frissonne encore. Naporia était un tombeau.


Tayira sourit en se souvenant de la veillée de cette histoire, les enfants avait bu les paroles sur Naporia, s'étaient révoltés. Elle-même n'avait pas eu envie d'y mettre les pieds alors que la ville regorgeait sans doute de beautés. Kuruk avait d'ailleurs parlé du labyrinthe de Cremona, le ghetto des vigesciens avec une touche d'émotion. Il y avait rencontré Orokh, un vigescien qu'il appréciait bien qu'ils étaient à l'opposé. Cet Orokh aux intentions secrètes, tellement secrètes que même Kuruk ne savait rien de ce qu'il faisait vraiment, qui avait survécu et fait survivre les siens dans Naporia… était plus qu'un nettoyeur d'ordures. Il lui avait assuré qu'il n'avait jamais tué. Mais qu'il avait vu beaucoup de morts, beaucoup d'injustices aussi, qu'il avait causé indirectement la mort.

Tayira se leva pour aller toucher la naporienne qu'il lui avait décrite, dont il était tombé amoureux, cette chanteuse de taverne vigescienne. Cette femme était aussi belle qu'il était laid. Elle l'avait rejeté puis lui avait donné une chance. Il avait dit qu'elle le rendait meilleur, qu'elle contrebalançait les horreurs des nuits naporiennes. Tayira laissa ses doigts caresser le mur jusqu'à la scène suivante. Elle se concentra pour ressentir les souffles coupés, les battements de tambour, la rage de vivre et de tuer.


Elle tremble, elle ne supporte même plus qu'il la touche. Elle veut qu'il la prenne dans ses bras, elle veut se sentir protégée mais elle convulse quand il approche. Des flashs la violentent. Elle n'arrive plus à parler. Elle voit ses yeux inquiets, attentifs, sa patience devant ses bégaiements. Elle oscille entre une colère, c'est injuste… injuste. Une peur que cela recommence. Elle se sent sale. Et soudainement son poing frappe le torse de celui qu'elle aime. Elle murmure son nom et ses larmes commencent à couler. Kuruk… Kuruk. Il ne comprend pas, mais il attendra qu'elle se calme, affrontant ses poings, ses larmes, ses tremblements. Il la bercera. Elle crie vengeance. Elle se sent soumise et humiliée, humiliée dans chaque partie de son corps et son esprit. Son corps … a été considéré comme un territoire conquis. Son corps… a été rasé de toute sa richesse. Sa fierté, son ego, sa force… disparus ? Elle veut la mort de tous. Elle veut le faire souffrir comme elle souffre. Non, elle veut rester là. Non, elle ne peut pas perdre comme ça. Son âme est celle d'une guerrière. Quand elle le voit à son chevet, ses yeux inquiets, ses lèvres serrés, elle l'aime encore plus. Elle plante son regard dans le sien avant de sombrer dans le sommeil. Ses yeux ne pleurent plus. Sa voix est rauque. Il n'attend que ça. Elle n'a pas voulu jusqu'à maintenant. Mais elle est en guerre. Et celui qui s'est donné le droit…

-Ramène le moi.

Il hoche la tête, son sang bat dans ses veines. Il ne dit plus rien, il n'a même pas l'air de respirer. Il se lève doucement et la recouvre d'une couverture. Kuruk n'est pas seulement alerte, il est tendu, concentré sur son objectif.

//

Dans le labyrinthe, les nouvelles vont vite. Orokh l'attrape alors qu'il vient de finir ses peintures de guerre. Le rouge et le bleu s'entrelacent sur sa peau grise. Il ne ressemble plus au Kuruk qu'ils connaissent, il porte la tenue de son clan. Il ne fera aucun effort. Il veut que Naporia entière sache à quoi s'attendre. La lune l'éclaire. La nuit est son terrain de jeu. Elle le rend plus fort. D'une main il écrase un mouchard qui tournait autour de lui. Ses deux sabres dans son dos, tenus par une lanière, seuls ornent son torse nu. Ses cheveux sont attachés en arrière.

-Ne fais pas ça Kuruk. Je comprend ta colère. Je comprend que c'est une injustice. C'est une coïncidence après les événements de la taverne des Argem. Laisse moi en parler à Han. Laisse moi demander justice. Si tu y vas comme ça, je ne peux plus garantir ta sécurité et tu nuiras à tous les vigesciens de la ville.

Kuruk n'a plus aucun espoir concernant les nuwas et les silkiens. Il ne leur fait pas confiance. Son meilleur ami est encore alité par la bande de vandales venu se servir dans la taverne de son père. Ils ont pourtant pris toutes les précautions nécessaires qu'a demandé Orokh. Il doute que le baron fera quoi que ce soit. Mais il estime Orokh.

-Tu as 24h. Si rien n'est fait d'ici là. Je ferais les choses à ma manière.

//

Kuruk a repris son tambour et il savoure les battements qui se joignent aux siens. Comme un cœur. Le rythme lancinant l'apaise, sa voix grave chante l'âme de son peuple et sa fierté. Les flammes dansent devant le nuwa qui gémit, ses poignets et chevilles enfermés dans des cercles de fer. Il a vu le regard si étrange de son ravisseur et il a su que personne n'éprouverait de la pitié pour lui. Il voudrait se racheter par tous les moyens. Il ne pensait pas. Ce n'est pas le seul à avoir fait ça. Il regrette.
Les tambours s'arrêtent et Kuruk l'attrape par la nuque, il le soulève devant celle qu'il aime.

-Cet homme a cru qu'il pouvait venir et prendre une femme, une des nôtres. Cet homme a cru, que nous étions des esclaves. Cet homme a cru qu'il nous était supérieur et qu'elle lui devait son corps. Cet homme l'a mise à genoux, et se faisant il a mis à genoux tout notre peuple. Mais nous ne restons pas à genoux. Nous nous battons. Nous avons terrassé le chancre, Armasdem, nos ennemis.

L'homme l'interrompt mais Kuruk lui répond, la voix enragée.

-Tais-toi. Tu es devant notre justice dorénavant et tu dois répondre de tes actes. Vigesciens, restez-vous à genoux ? Acceptez-vous de vous soumettre ? De pardonner et tendre l'autre joue pour se faire frapper et humilier de plus belle ? Vigesciens, vivez-vous à genoux ?

Des cris lui répondent. Ils veulent aussi en découdre, non pas pour elle, mais pour tout ce qu'ils subissent au quotidien.

-Habibi, eaynay, celle qui a perdu, c'est à toi qu'on a fait du tort. C'est à toi de décider de son sort.

Elle est abattue et déterminée à la fois. Elle tremble, elle a peur, mais Kuruk est là. Ils sont là, et c'est elle qui a le pouvoir cette fois. Orokh n'est pas là, ils ne sont même pas au labyrinthe. Ils sont presque en dehors de la ville, dans une usine désaffectée qui a partiellement brûlée.

-Que penses-tu de moi ? Que je suis un animal sur qui tu avais le contrôle ? Je voudrais te tuer de mes mains si tu ne me dégoûtais pas. Et tu ne mérites pas qu'un seul vigescien ne se salisse les mains de ton sang. Tu penses que nous sommes faibles. Tu nous méprises. Tu penses que nous sommes des sauvages mais tu n'as même pas peur de nous. C'était une erreur. Et tu vas l'apprendre aujourd'hui. Emmenez-le dehors. Sans son cristal.

C'était une idée de Kuruk mais ce qu'elle sent dans ses veines, cette excitation, cette puissance c'est à elle. Elle est transportée. Elle veut le voir souffrir. La souffrance est déjà présente dans ses yeux.

-Vous ne pouvez pas faire ça ! Vous ne pouvez pas ! C'est interdit, le baron le saura !

-Que toute la ville le sache. Que toute la ville prenne exemple. Nous ne nous laissons pas faire.

Kuruk l'attrape et un groupe de guerriers l'entraînent dans les environs. Ils attendront qu'ils se transforme. Ils entendront ses gémissements, ses malédictions qu'il lancera, la vengeance que son fils aura. Kuruk sait que son fils n'est plus, qu'il était de la même veine et qu'il ne fera pas de mal comme son père. C'est sans doute la seule chose qu'il n'aurait pas fait de la même manière, sous la colère. Mais il n'a pas le temps de regretter, ce qui est fait est fait. Et la nuit suivante, un nouveau chancreux est apparu dans les environs de Naporia.


Tayira savait que Kuruk était un homme plein d'erreurs et de doutes qu'il avait fait taire sous sa souffrance puis sous sa détermination et sa force. Il avançait implacable parce qu'il avait foi en ce qu'il faisait. Et qu'il y croyait avec ferveur. Cette fuite de Naporia, alors qu'il y avait passé 5 ans… était une libération pour lui.


Je ne l'ai pas tué. Peut-être que oui d'une certaine manière. Des témoins l'avaient vu entrer dans le labyrinthe, de son plein gré. Aussi le baron n'avait pas de recours possible. Un naporien qui disparaissait c'était courant, surtout avec son fils. Et Han avait beau enrager, et faire peser de lourdes sanctions sur les vigesciens, tout Naporia avait beau se douter de quelque chose, aucune preuve ne pouvait accuser personne. J'avais aussi rapporté des informations à Orokh et s'il m'aimait bien, il ne pouvait décemment pas me garder à Naporia. Et je ne voulais plus y rester.

Je rentrais, alors que celle que j'aimais culpabilisait et regrettait le traitement qu'elle avait infligé à son bourreau. Elle avait besoin de temps, elle voulait être seule. Et c'est donc la première fois que j'ai eu le cœur brisé.

J'étais fatigué, mais résolu. Cette double sensation ne m'a jamais quitté depuis. La méditation m'est devenue aussi importante que le combat l'avait été des années durant. La lutte était de longue haleine et je devais me recentrer sur mes objectifs pour tenir cette durée.


Tayira retenait son souffle, elle arrivait presque au moment où elle faisait son apparition. Il ne manquait qu'une de ses scènes préférées. Kuruk y était dans l'ombre d'une tente, regardant au loin les enfants, et Kalmeer était sur un na'aji endormi. En milieu d'après-midi. Elle sentait presque la chaleur du soleil sous l'ombre d'une tente, les reniflements des jabals, les ronronnements des na'ajis, la brise chaude, les cris des enfants au loin. Et Kuruk, coincé sous la tente où ses yeux se reposaient. La discussion était calme, ils différaient en tout désormais. Kalmeer lui disait que Nour était partie pour rejoindre le clan Sarkha. Kuruk découvrait que Minerka était devenue à moitié folle.

Puis finalement, elle rentrait en scène. Kuruk était retourné à Armasdem, attendant la suite, prenant en charge des gamins sans clan dans des bâtiments du Zarath. Tayira et Gord'req y étaient allés pour écouter son histoire sous une directive de l'Ordre des archivistes. Elle frissonna malgré elle rien qu'en voyant le dessin de Gord'req. Rageusement, elle essuya une larme. Ces quelques jours étaient heureux car elle y rencontrait sa première histoire incarnée, Kuruk. Qu'elle apprenait à le connaître. Mais ces jours étaient aussi amers à cause de la nuit tragique qui suivrait. Ce qu'elle savait de cette nuit et ces événements était moindre. Surtout qu'elle n'avait plus vu Kuruk depuis.
Les croquis sur le mur d'elle et Kuruk méditant ensemble, des entraînements, des leçons, de Gord'req… laissèrent place à une scène qui serrait son cœur. C'était une erreur qu'elle ne lui pardonnait pas. Même après tout ce qu'il avait fait de mieux… cette petite chose.. il n'aurait pas dû.


Son doigt se déplace sur une cicatrice sur son muscle pectoral.

-Tu devrais vraiment limer ces dents, tu vas finir par blesser quelqu'un…

-Je fais attention…

Elle se laisse tomber sur son dos et s'étire avec un sourire.

-Je ne sais toujours pas comment j'ai fini là… avec toi.

-Mon charme naturel ?

Elle pouffe.

-Tu parles de ces sourcils broussailleux, de cet air d'assassin, de ce nez de jabal ou de cette calvitie indéfinissable ?

Il se retourne contre elle et grogne.

-Eh oh. T'es pas mal dans ton genre non plus…

-C'est vrai… d'ailleurs l'archiviste qui te faisait les yeux doux, celle avec la peau plus douce, les yeux de chat et les petits crocs, pourquoi elle n'est pas à ma place ?

-Je peux l'inviter si ce n'est que ça.

-Non mais je suis curieuse. En dehors du fait que tu aies réussi à attirer deux femelles avec ta face de na'aji défiguré en colère…

Il soupire.

-Elle a un devoir plus grand à accomplir. Sa tâche est trop importante pour que je la détourne. Elle ne doit pas se rappeler de moi mais de nos histoires. Et surtout… tu as vu le regard de son partenaire… je préfère m'éviter des histoires avec un archiviste expérimenté.

-Tu le battrais facilement pourtant ? Avec ce genre de trucs…

Elle pince son biceps et fait glisser sa main vers sa nuque. La conversation continue un instant avant de finir sur d'autres activités

//

Un grognement. Sa main qui touche du vide dans les draps. L'odeur qui l'assaille. La chaleur qui le prend. Ses paupières s'ouvrent une première fois, se ferment et s'ouvrent aussitôt. Il se jette de tout son poids sur le côté dans un instinct de survie urgent. Elle tombe avec lui, sa lame entaille sa main qui s'est levée pour le protéger. Heureusement que c'est sa main gauche. Le sang coule et il la pousse de l'autre main.

-Tu dois mourir Zéphyr !

Il fronce les sourcils et se jette pour attraper n'importe quoi qui lui servirait d'arme. Il tombe sur un chandelier éteint.

-Mais qu'est-ce que tu …

Puis l'odeur et la chaleur l'assaillent de nouveau… Du feu. Il y a du feu aux étages inférieurs. Il cherche à comprendre. Elle profite de cet instant pour lancer un assaut qu'il esquive avec le chandelier qui se brise.

-Le bâtiment est en feu !

-Bien joué, bingo. J'hésite, tu es malin ou observateur ? Peu importe, Zéphyr, tu vas devoir mourir. Tu t'es trompée de fille ce soir. Et tu le payeras. Si tu pensais que j'étais vraiment attirée par toi… Tu n'as aucune idée de ton rôle. Tu n'as aucune idée de ce qui se joue, tu n'as aucune idée du pouvoir que tu as. Tu n'es qu'un gamin, tu n'y fais pas attention, tu es lâche et tant mieux pour moi.

-Tu as mis le feu ?

Un hurlement les interrompt.

-Si tu savais…

Le cœur de Kuruk se ralentit. Il ne comprend rien de ce qui se joue. Il comprend qu'il doit agir vite, des enfants sont partout dans ce bâtiment, les archivistes aussi. Il se rappelle des questions de la veille.
Un homme tape à sa porte.

-Zéphyr !

-Va chercher les archivistes ! Fais évacuer les habitants !

Des pierres craquent. Ses mains tremblent, surtout celle qui n'a rien. Il les regarde juste avant que la lame surgissant de nulle part se plante dans son épaule. Il s'est décalé, trop tard. Elle tente de retirer son poignard une première fois. La main droite de Kuruk se saisit de son cou. Ses pieds ne touchent plus le sol. La douleur est terrible mais la colère l'est encore plus.

-Tu as raté ta chance. Et je ne vais pas le payer. Toi, si. Qui que tu sois. Je te le promets.

Un frisson lui parcourt le dos. Il ressent cette excitation et lui permet un geste, fulgurant, balançant le corps de la femme qui a partagé son lit de toute sa violence, contre un mur. Avant qu'elle n'ait pu se relever il l'assomme d'un coup de poing. Elle est inconsciente, et il souffre atrocement. De sa main valide il tire le poignard. Mauvaise idée, un flot de sang jaillit. Il a froid, l'adrénaline le protège encore un peu de la souffrance. Au cas-où il attrape un sabre, met un pantalon en vitesse et sort.

-Attends moi là.


Tayira sentit ses larmes couler, le feu lécher sa tunique, elle crut voir Gord'req mourir pour la protéger une seconde fois, sentir une seconde fois les bras immenses la porter à l'abri, tomber de nouveau dans une inconscience bienheureuse. Mais rien de tout ça n'arrivait, ses yeux restaient prisonniers sur cette scène de Kuruk et l'assassin dans un lit. Tayira aurait aimé être sa place, tout aurait peut-être changé. Mais il avait toujours respecté sa mission. Il s'était écarté d'elle, et elle ne l'en avait que plus aimé. Mais Gord'req était mort par sa faute… ou … Qu'importait, c'était passé. Et elle devait être objective. Elle lui en voulait et le comprenait à la fois

La scène suivante, Tayira était au centre, mais ne s'en rappelait pas. Elle l'avait dessiné plus grand et plus fort. Comme il l'avait été dans l'esprit de tous. Les scènes s'enchaînaient ensuite, elles avaient été faciles à faire, comme guidées par une fièvre, un fil rouge, un destin les enchaînant toutes.


Si les zarathistes courent partout, la foule regarde le bâtiment en feu. Ils sont paralysés. En pleine nuit… des cris rompent le silence. Ils n'aiment pas la nuit mais ils sont tous éveillés. Des enfants sortent hagards et brûlés. On n'ose s'associer à ceux-là. Mais les hurlements… les chuchotements commencent à enfler. Quand un colosse sort du bâtiment qui s'effondre presque sur lui-même. En fait, il n'est pas si grand à y voir de plus près. Mais il est massif, il dégouline de sang, son regard les toise. Et quand il lâche son propre cri, les chuchotements s'éteignent. La foule ne sait plus quoi penser. Dans ses bras, la tunique bien connue de l'Ordre, les vigesciens commencent à voir ce détail. Ce n'est pas que le Zarath… un archiviste a aussi été attaqué. Est-il mort ?

« Qu'on aille chercher tous les guérisseurs d'Armasdem. Et de l'eau aux thermes ! Éteignez ce feu où Armasdem brûlera et vous avec elle ! »

Il sait que les images sont importantes. La foule se paralyse un instant avant de se mettre à bouger. On prend en charge les enfants, on fait chercher les guérisseurs, on va arrêter la propagation.
Le colosse qui paraît soudainement plus petit, plus faible, le colosse aux yeux bleus, ou blancs, aux yeux nuageux. Il est à genoux, et insiste pour qu'on s'occupe de celle qu'il porte dans ses bras. Est-ce qu'il pleure ? Qu'est-ce qu'il dit ? Rien ? Pourquoi saigne-t-il ? Derrière lui, le bâtiment s'écroule sur lui-même. Le souffle de poussière et de braise les balaye. Il ne bouge pas. A-t-il mal ? Il a l'air jeune ? Non, vieux ?

//
-Ils s'en sont pris à nous ! Ils ont tué un archiviste ! Qui sont-ils ? Zéphyr, qu'as-tu vu ? Il faut que tu nous racontes tout dans les moindres détails.

Asifa tourne sur elle-même, furieuse.

-Tous ces enfants Zéphyr… tuer un archiviste… pendant les Jeux. Devant toute la Vigescie. C'est … une tragédie. Pire, une trahison. On nous attaque dans notre maison.

-Je sais.

Son regard plane dans le vide. Son épaule, sa main bandée, ses cernes en disent long sur son état. Il se sent impuissant. Il n'a aucune réponse. Elle venait de Naporia… ou peut-être pas. Il doute que ce soit réellement Han. Il aimerait interroger et tuer cette femme de ses propres mains. Les mots le blessent encore. Il n'a jamais sous-estimé un ennemi lors d'un combat mais … il se rend compte que le combat n'est pas toujours physique. Il a subi une lourde défaite. Et il n'a rien pu faire, rien vu venir. Heureusement qu'elle est vivante, cette archiviste. La culpabilité le tord. La colère le tord. Il n'arrive pas à parler. Il lui a promis qu'elle allait payer. Il se murmure dans la ville qu'elle fera face au chancreux dans l'arène. Il sera là, comme tout le monde. Pour la voir payer. Il s'en satisfera. Si la créature lui déchire les entrailles.

//

-Va voir… Haïrs a plus de pouvoir que tu ne le penses. C'est une demi-silkienne, la fille de quelqu'un d'important… il veut éviter un incident diplomatique…

-Il ne peut pas tricher sur l'épreuve !

-Oh que si. Tu es encore naïf Zéphyr. Tu verras que le combat sera truqué. Elle s'en sortira indemne ou presque. Elle s'en retournera chez elle, bien au chaud.

-Je ne le permettrai pas. Je ne peux pas l'accepter ! JAMAIS.

//

Le public, si agité quelques minutes auparavant, ne cache pas sa déception. Elle est en vie, dans l'arène. Il se chuchote que c'est une parodie de combat. Le chancreux était … étrange. Elle se tient droite face à son public, un regard de défi, d'insolence.
Le silence laisse place à un cri étouffé. Des guerriers aux peintures bloquent les sorties. Et au milieu de l'arène. Zéphyr le survivant, le dragon, le colosse qui n'en est pas un. Il marche lentement vers l'autre. Ils se regardent de loin. Personne ne peut les entendre, chacun tend l'oreille. Le premier cri d'encouragement sort de la foule. Certains sont horrifiés, que fait-il ? Où sont-les Pacificateurs ? D'autres crient vengeances, saluent son courage ! Il est venu se venger lui-même puisque c'est une parodie de jugement qu'on lui a offert.

-Surprise.

-Comment …

-Je ne suis pas lâche. Je t'ai fait une promesse…

-Ce n'est pas comme ça que ça devait se passer !

Elle est fatiguée. Il est blessé.

//

« Vigesciens ! C'est en votre sein même qu'on vous attaqué ! À travers moi, cette traîtresse à son sang s'en est pris à vous ! A l'Ordre ! Aux enfants de la Vigescie ! Voilà ce que nos voisins nous envoient ! Voilà comment ils corrompent notre sang et notre esprit ! Combien d'humiliations subirez-vous encore ? Combien de temps vivrez-vous la tête baissée ? Pardonnant à ceux qui vous ont offensés ? Pardonnant jusqu'à ce qu'on assassine vos frères, vos sœurs, vos enfants et vos aïeuls ! Votre mémoire ! Nous sommes ce que nous sommes ! Et nous n'avons pas besoin de nous en excuser ! Ils pensent que nous sommes des monstres et des barbares, ils se rient de nous ! VIGESCIENS REVEILLEZ-VOUS ! Vous êtes puissants, vous êtes plus forts ! Qu'il en soit ainsi, qu'ils nous craignent s'ils ne peuvent nous respecter ! Ils sont à nos portes. Montrons-leur ce que nous valons. Montrons leur ce que nous avons montré à tous. Nous, vainqueurs du chancre, qui avons triomphé d'Armasdem ! Vigesciens, soyez fiers. Soyez fiers de ce que vous êtes, portez-le en étendard. Et n'acceptez plus les compromis qui vous dégradent. SOYEZ FIERS ! »

Les Pacificateurs ouvrent les portes sur un Kuruk Zéphyr applaudi par une foule en transe, délirante, prête à en découdre. Il tient la tête coupée de son ennemie par ses cheveux. Sur son corps un Z. Ses yeux sont rouge sang, il ne voit plus rien, des entailles quadrillent son corps, il est plein de poussière, une vilaine blessure à la jambe, le cadavre d'un immense chancreux à ses côtés, une plaie ensanglantée barre son front et sa joue gauche.
Le silence se fait face aux gardiens de la Vigescie. Ils emmènent le guerrier qui s'écroule. Un silence honteux, de leurs propres règles, un silence en soutien. Et les zarathistes commencent à chanter en tapant sur leur torse.


Ces souvenirs étaient trop entachés de deuil pour qu'elle puisse les apprécier à leur juste valeur. Elle remerciait intérieurement Kuruk. Elle ne cautionnait pas cette violence et n'aurait jamais pu faire de même mais elle le remerciait, et savourait la vengeance qu'il lui avait offerte. Qu'il s'était offerte. Au fond peu importait. Et c'est sur cette image de lui dans l'arène que ses yeux se posèrent quelques instants. Elle savait que les premières histoires qu'un archiviste racontait ...pouvaient le rendre confus sur ses propres sentiments. En se rapprochant de quelqu'un on était fasciné, charmé. Elle savait que c'était sans doute ça. Gord'req lui avait bien dit, qu'il était plus sombre qu'elle ne le pensait, qu'il avait fait des choses terribles, comme dans cette arène, il lui avait dit qu'il était laid. Mais Tayira se fichait bien de la beauté d'un homme. Elle aimait le cœur que Kuruk mettait dans ses actions et ses doutes, elle aimait le devoir qui le remplissait.

La scène suivante était une scène presque froide, de Nassim Zéphyr, chef du clan Sarkha venant chercher son petit-fils pour lui demander de le rejoindre. Une scène étonnant. Nassim devait avoir une idée en tête, il n'était pas connu pour son affection, même concernant sa famille. Pourtant peut-être que Kuruk, son inexpérience, sa célébrité, son courage l'avaient touché.
Tayira tenait ce vieux bout de papier fatigué qu'elle avait reçu il y a quelques jours. Rempli d''une écriture aérienne et délicate, qui l'avait surprise. Tout comme cette lettre aussi triste que belle, qu'elle n'attendait pas. Il n'avait pas changé, toujours aussi concentré, déterminé dans ses opinions, presque sans faire attention au reste. Ils se reverraient, elle en était sûre, se dit-elle en rabattant sa capuche et en rejoignant les quartiers de l'Ordre.


….J'aspire toujours à une vie paisible dans mon désert. C'est pour cette vie que je veux offrir au mien que j'ai continué à faire ce que je fais. C'est pour préserver mon peuple que je le prépare à se défendre, car il est aussi beau qu'il est fragile, car il n'a aucune idée du pouvoir qu'il détient et de ce que pensent ses voisins. Je refuse d'être naïf. La fin justifie les moyens, et j'utiliserais les mêmes moyens que mes adversaires s'il le faut.
Même si parfois, j'aimerais me tenir loin. Loin des violences, loin des combats, loin de cette culpabilité qui serait écrasante si je ne gardais pas la vision à long-terme que je me force à avoir. Je ne suis ni un héros ni un monstre. Je laisse aux autres le soin de me juger comme ils l'entendent. Je fais ce qui doit être fait, et je préfère encore qu'on me craigne plutôt qu'on me méprise.
Demain j'entre au conclave, représenter le clan qui est le mien depuis deux ans.
Mon histoire n'est pas la mienne mais celle de tous les vigesciens qui vivent, ont vécu et vivront après moi. Mon histoire est une fresque à peine commencée. Je suis Kuruk Zéphyr, et j'ai décidé de dessiner ma propre destinée. Et de te confier le soin de la peindre pour moi Tayira…
Dans une autre vie, sans ces devoirs qui nous tiennent… j'aurais aimé prendre soin de toi. Mais je ne te mérite pas, pas encore. Tu as une mission à accomplir.
Ta place est dans mon cœur et je ne t'oublie pas. J'espère que tu me pardonnes, ou au moins que tu me comprends.


Chronologie
  • 1992-06-06

    Naissance

    Clan Erg
  • 2007-11-11

    Mort de Selgor

    & Départ à Armasdem
  • 2010-07-02

    Départ à Naporia

    En tant qu'envoyé du Zarath
  • 2015-02-26

    Retour à Armasdem

  • 2016-05-18

    Tentative d'assassinat

  • 2016-05-19

    Victoire dans l'arène

  • 2016-05-25

    Intégration du clan Sarkha

  • 2019-01-04

    Elu en tant que représentant

Traits
Célèbre
Allié influent
Energique
Intimidant
Equipe
Pouvoir élevé


Déplaisant
Ennemi influent
Handicap léger
Raciste
Honorable
Domaines
Adaptabilité3Intelligence2Perception3
CompTotalCompTotalCompTotal
Acrobaties03Médecine et soins02Vigilance14
Survie14Savoir et culture24Empathie25
Arts et artisanat14Comédie02Combat à distance14
Sang-Froid4Présence3Carrure3
CompTotalCompTotalCompTotal
Détermination26Négociation03Manoeuvre25
Corps à corps26Charisme25Résistance14
Intimidation15Séduction14Nature et dressage03


Joueur
Pseudonyme : Léo
Âge : 22
Première fois sur un forum : Nope
Vos suggestions : Il est parfait qu'est-ce que t'as là. Tu veux te battre ?
Avez-vous des doubles comptes : Nope
Comment avez-vous connu le forum : S.O.S, c'était parti d'un simple compliment.
Artiste de l'avatar : Dmitry Prozorov


Dernière édition par Kuruk Zéphyr le Jeu 18 Avr 2019 - 15:20, édité 4 fois


Kuruk Zéphyr
ADA
SGF

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INT
PRE

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CAR

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Kuruk Zéphyr

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AcrobatiesSurvieArts et artisanatDéterminationCorps à corpsIntimidationMédecine et soinsSavoir et cultureComédieNégociationCharismeSéductionVigilanceEmpathieCombat à distanceManoeuvreRésistanceNature et dressage

Préparation de réponse aux questions potentielles :

-Son handicap léger est décrit dans la description physique.

-Son équipe est composée de 3 à 6 personnes dépendant des moments : des zarathistes proches et des membres de son clan en détachement pour rester avec leur représentant. (décrit dans le caractère)

-Son allié influent est Nassim Zéphyr, le chef du clan Sarkha.

-Son ennemi influent est le baron Han (je l'ai mis en influent au vu de la distance qui les sépare). Si ce n'est pas très cohérent alors j'en trouverai un autre, il doit bien y avoir un représentant clanique ou un chef de clan à qui Kuruk a fait du tort, ou la famille de la métisse qu'il a tué.


Fiche terminée le 17/04/2019


Mei Lin
ADA
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Mei Lin

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AcrobatiesSurvieArts et artisanatDéterminationCorps à corpsIntimidationMédecine et soinsSavoir et cultureComédieNégociationCharismeSéductionVigilanceEmpathieCombat à distanceManoeuvreRésistanceNature et dressage

Salut Kuruk,
Que dire sinon que ton histoire m'a captivé du début à la fin. Tout un torrent d'émotions qui m'ont fait voyager. Avec tes dernières précisions, tout est ok de mon côté !

Et pour la forme également ...

Félicitations ta fiche est validée !

On te donne les clés, tu peux aller t'amuser sur Ex-Anima ! Si tu cherches des partenaires de RP direction le Club des voyageurs. Tu peux aussi commencer par créer ton journal ou faire un tour du côté flood (hors roleplay). Si tu as utilisé des plantes, des animaux ou des personnages que tu aimerais intégrer à l'univers, tu peux remplir des formulaires pour proposer des ajouts au bestiaire ou un prédéfini. N'hésite pas à nous demander quoi que ce soit au bureau des suggestions. Et si tu as le temps, un petit vote pour nous ferait toujours plaisir (les boutons 1, 2, 3 et 4 sur la page d'accueil) !


Mei Lin
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Bonjour Kuruk Zéphyr,

Pour information j'ai mis dans les archives ta fiche initiale.
N'hésite pas à répondre au recensement si tu nous reviens et souhaite la récupérer, je la remettrais à disposition au plus tôt !

Amicalement,
Mei Lin


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